Près d’un million de consommateurs réguliers et des boutiques un peu partout. Mais doit-on croire les promoteurs de la cigarette électronique quand ils nous disent qu’elle n’est pas nocive pour la santé ?
La vapeur dégagée par l’e-cigarette (l’autre appellation de ce substitut au tabac) est produite par un liquide (dit e-liquide) dont la caractéristique physique est de s’évaporer à une température voisine de 50 °C, soit à un niveau bien plus bas que la vapeur d’eau (100 °C). Contrairement à la cigarette classique, elle ne contient ni goudrons ni dioxyde de carbone (CO2).
Mais si on regarde la composition de l’e‑liquide, on trouve de nombreux composants. Pas tous anodins. Si le propylène glycol est connu pour irriter les yeux, il ne semble pas posséder de réelle toxicité ni entraîner de dépendance. Idem pour la glycérine végétale. En revanche on ne peut pas dire la même chose de ses autres composants dont la nature et la teneur varient d’une marque à l’autre : acétaldéhyde, acroléine, dérivés terpéniques (linalol, menthol), formaldéhyde, nicotine. L’acétaldéhyde irrite fortement les voies respiratoires et participe à l’induction de la dépendance au tabac. Il est considéré comme cancérogène possible. L’acroléine est suspectée d’avoir un effet tératogène (il provoquerait des malformations au fœtus). Le formaldéhyde, ou formol, est un cancérogène reconnu. Enfin, la nicotine, dont la teneur atteint au maximum 36 mg pour la cigarette électronique, outre son implication dans la création d’une dépendance, est considérée comme cancérogène.
Problème d’affichage
De plus, « vapoter » (fumer une e-cigarette) nécessite d’aspirer plus fort qu’avec une cigarette ordinaire. Tandis que l’étiquetage des composants est parfois très éloigné des teneurs réelles. Le magazine 60 millions de consommateurs a ainsi mis en évidence plusieurs erreurs : de nombreux modèles ne mentionnent pas la présence du propylène glycol. Le magazine pointe aussi du doigt la présence de métaux toxiques dans les vapeurs (nickel, chrome, plomb…). Enfin, plusieurs études suggèrent que son utilisation est capable d’irriter et d’enflammer les voies respiratoires.
Alors, pas toxique la cigarette électronique ? Il semble que l’on soit allé un peu vite pour l’affirmer. D’autant qu’il existe de nombreuses alternatives naturelles pour arrêter de fumer (même si sur ce point la cigarette électronique semble plus efficace que les produits nicotiniques). L’acupuncture, l’auriculothérapie, l’hypnose, certaines thérapies cognitives et comportementales ou des techniques de gestion du stress ont montré leur efficacité et surtout leur absence totale d’effets secondaires.
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