Chaque année, 1 personne sur 5 000 fait l’expérience d’une perte de l’audition, soit un peu plus de 12 500 cas en France. Bien que ce soit une véritable urgence médicale, la surdité brutale est souvent négligée quand elle n’est pas d’emblée totale, comme suite à un violent traumatisme sonore ou à un blast. Les signes immédiatement ressentis sont une douleur, un acouphène aigu et une baisse brutale de l’audition (caractérisée par l’impression d’avoir un bouchon) au niveau d’une ou des deux oreilles.
La cause la plus fréquente est le traumatisme sonore en lien avec le volume de l’onde sonore qui est parvenu à l’oreille. Quant aux autres causes de surdité brusque, bien que fort variées, elles sont nettement moins fréquentes, mais nécessitent des soins complémentaires parfois très importants. On peut citer une infection virale de la grippe, les oreillons, en passant par la varicelle, plus rarement une infection bactérienne (otite moyenne aiguë). Ce sont essentiellement des sujets jeunes qui sont ici concernés, enfants, adolescents. Un problème vasculaire peut aussi être en cause. Ce sont alors surtout les personnes âgées de plus de 50 ans qui sont affectées. Certains traumatismes comme les accidents de plongée, les efforts intenses peuvent également provoquer ce problème. On le constate aussi lors d’une maladie auto-immune, comme une sclérose en plaques. Enfin, l’usage de certains insecticides neurotoxiques du type malathion ou méthoxychlore peuvent également être responsables.
En tout état de cause, si la surdité subsiste au bout de quelques heures, il faut consulter rapidement pour éviter que les lésions ne deviennent définitives. Un certain pourcentage des cellules neurosensorielles bien qu’endommagé sera susceptible de récupérer soit spontanément, soit avec l’aide de soins spécifiques. Il semble que suite au traumatisme sonore, il y ait une libération excessive de glutamate par les cellules neurosensorielles auditives qui, si elle n’est pas rapidement contrôlée par les défenses antiradicalaires, serait responsable de la destruction cellulaire et du passage à la chronicité des troubles auditifs de quelque nature que ce soit. Toutefois, il est certain que plus le traitement est entrepris tôt, plus les chances de récupération sont importantes.
Les traitements appliqués sont avant tout les vasodilatateurs et les corticoïdes afin de faciliter les apports d’oxygène aux cellules neurosensorielles lésées et de réduire au plus vite la réaction inflammatoire. Parfois, on y associe une technique complémentaire : hémodilution normovolémique et oxygénothérapie hyperbare.
L’oxygénothérapie hyperbare (OHB) est aujourd’hui mondialement reconnue comme méthode de traitement efficace des traumatismes sonores, même en seconde intention, lorsque les autres traitements n’ont pas donné pleinement satisfaction. Cette technique conduit à élever les apports d’oxygène au niveau des cellules lésées et à faciliter leur travail d’autorégénération.
Quand malgré cela la surdité persiste, il reste le recours à une prothèse auditive, voire à un implant.
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