Roaccutane : préférez-vous vaincre l’acné… ou sauver votre peau ?

Indiqué contre les formes sévères de l’acné, le Roaccutane a « révolutionné » le traitement de ce problème dermatologique dans les années quatre-vingt.

Bien qu’il soit délivré sur ordonnance exclusivement, son efficacité (disparition complète des lésions dans plus de 85 % des cas) a assuré sa renommée auprès des adolescents, qui sont aujourd’hui prompts à le réclamer au dermatologue dès que les premiers boutons s’installent. C’est vite oublier que l’efficacité de ce médicament se paye au prix fort.

On savait déjà que la molécule active de ce médicament, l’isotrétinoïne (dérivé de la vitamine A acide), provoquait des effets secondaires non négligeables et quasi systématiques : une sécheresse de la peau et des muqueuses dans 80 % des cas, une sécheresse oculaire pouvant aller jusqu’à des lésions de la cornée en cas d’utilisation prolongée, des malformations fœtales chez la femme enceinte
 
Fin 2000, on a également découvert que le Roaccutane pouvait aussi entraîner des troubles psychiatriques : symptômes dépressifs, pensées suicidaires, voire passages à l’acte.
 
On apprend maintenant que ce traitement augmente considérablement les risques de problèmes cardiaques et d’atteintes hépatiques.
 
Une étude conduite aux États-Unis auprès de 13 772 patients âgés de 13 à 50 ans vient en effet de révéler que 44 % d’entre eux avaient trop de graisses dans le sang après le traitement, 31 % trop de cholestérol et 11 % un bilan hépatique anormal.
 
Combien d’effets secondaires nocifs faudra-t-il accumuler pour qu’enfin le Roaccutane soit interdit ?
 
 

 


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