Standardisation de la naissance - Dangereuse course à la rentabilité.

Depuis 2008 et la mise en place de la tarification à l’acte, les maternités publiques et privées sont fragilisées. Le « prix » d’un accouchement standard ayant baissé de 10 % en moyenne sur cinq ans, on cherche à rattraper le manque à gagner. On gère les « flux » en salle d’accouchement comme dans les aéroports, avec parfois du surbooking, on déclenche le travail (22 %), on pratique plus de césariennes (21 %), on accompagne moins l’allaitement.

« Tout devient pathologique, surmédicalisé parce qu’on n’a plus le temps de réfléchir à nos pratiques et que les établissements recourent souvent à l’intérim », déclare Virginie Gossez, sage-femme à la maternité parisienne des Bluets où l’on milite encore et toujours pour une naissance citoyenne(1). Des changements mal vécus par les femmes pour qui ce moment est de plus en plus chargé émotionnellement. Le Collectif interassociatif autour de la naissance (CIANE), qui a réalisé une enquête sur 4 400 femmes, révèle que 36 % des femmes dont l’accouchement a été déclenché n’ont pas été sollicitées pour donner leur consentement. Autre pratique dangereuse : l’administration d’ocytocine (dans un tiers des cas, à l’insu des femmes) pour accélérer le travail. Le rapport du Comité national d’experts sur la mortalité maternelle tirait déjà la sonnette d’alarme en 2006 pour signaler que cette pratique, provoquant des hémorragies de la délivrance, était responsable de 40  décès de mères par an ! De plus en plus de professionnels de la naissance demandent un débat autour de ces pratiques. Par ailleurs, le CIANE(2) lance sur son site un appel aux femmes pour répondre à un questionnaire sur les pratiques et leur vécu lors de leur accouchement. l

(1) www.touchepasauxbluets.fr

(2) ciane.net/blog


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