Le 12 novembre dernier, un article du Parisien/Aujourd’hui en France dénonçait le scandale des tarifs des audioprothèses en France. Pour y voir plus clair, nous avons contacté Luis Godinho, audioprothésiste et président de l’UNSAF, le syndicat national des audioprothésistes. Franchement, c’est pire qu’on ne le pensait…
Dans un article du Parisien/Aujourd’hui en France, nous apprenions le scandale des tarifs des audioprothèses. Ces dernières, fabriquées en Chine, seraient achetées 50 € pour être revendues 3 000 € en France.
« Faux, archi faux, tonne Luis Godinho, le patron du syndicat des audioprothésistes, l’UNSAF. Les pièces détachées peuvent provenir de Chine, mais le montage, la technologie, les normes à respecter sont bien européens. » De plus, les « audioprothèses nécessitent un suivi de 10 à 15 heures sur cinq ans avec 5 à 8 heures rien que pour la première année », précise-t-il. Les appareils ne sont plus de simples amplificateurs mais de véritables outils de pointe, bardés de logiciels. Dont acte.
Il n’en reste pas moins que sur la question des tarifs, botter en touche en plaidant pour une meilleure prise en charge des mutuelles reste un peu facile. D’autant que Luis Godinho nous glisse que les audioprothésistes seraient prêts à concéder de réels efforts financiers « en baissant les tarifs à 800 € par audioprothèse si [leurs] partenaires types Sécurité sociale et mutuelles jouaient le jeu ».
En attendant que les uns et les autres se décident, c’est le patient qui trinque. D’autant plus qu’on ne comprend pas pourquoi les audioprothésistes répercutent le suivi sur cinq ans dans le coût des audioprothèses ? « Oui, les audioprothèses sont un acte médical très cher, comme il y en a plein d’autres, c’est triste mais c’est comme ça », répond le patron du syndicat. Oui, c’est comme ça jusqu’à ce que ça change, comme le tarif des lunettes qui était prohibitif jusqu’à ce que des opticiens bien connus aient la folie de casser les prix.
Autre question : pourquoi plaider pour un numerus clausus des audioprothésistes ? « Ce n’est pas nous mais le conseil de l’Ordre des médecins qui suggère cette idée devant le nombre des audioprothésistes qui explose. » Si le nombre explose, les tarifs restent pour l’heure les mêmes – comme quoi la concurrence n’a ici aucune influence sur les prix – et tout ce joli monde se partage un marché comptant près 6 millions de Français, et qui croît chaque année de 3 %, vieillissement oblige.
Et monsieur Godinho de déplorer que « les personnes qui ont besoin d’être appareillées délaissent leurs oreilles, c’est vraiment dommage ». Ah oui, c’est vraiment dommage…
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