Les études épidémiologiques réalisées en Asie et en Inde ont de quoi nous surprendre : les Indiens sont 8 fois moins touchés par le cancer du poumon, 10 fois moins pour le cancer du rein, 10 fois moins pour le cancer du sein que les pays occidentaux.
Ainsi, dans la plupart des pays gros consommateurs de Curcuma, les cancers du colon, de la prostate et les leucémies sont moins fréquentes que dans les pays peu consommateurs. Plusieurs données confirment également que dans une tranche d’âge entre 70 et 80 ans, les indiens sont moins touchés par les maladies dégénératives et l’Alzheimer que les occidentaux.
En sanscrit, le curcuma se nomme haridra, il est utilisé en cuisine et en médecine Ayurvédique. Traditionnellement recommandé contre les lourdeurs digestives, les problèmes de peau et divers troubles inflammatoires, le curcuma possède — on le découvre maintenant — de puissantes propriétés thérapeutiques.
La recherche contre le cancer et la recherche contre la maladie d’Alzheimer s’y intéressent aujourd’hui de très près. Plus de 800 publications scientifiques ont été publiées ces dernières années.
Ainsi le curcuma « le safran du pauvre » pourrait bien devenir l’un des grands médicaments du XXIe siècle. Selon une équipe de chercheurs américains, le curcuma est en effet le traitement le plus efficace jamais testé contre l’Alzheimer.
Une série d’expériences (in vitro et in vivo) conduite à l’université de Californie* vient en effet de mettre en évidence une double action : il détruit les plaques de protéines responsables de la dégénérescence de certaines cellules cérébrales dans la maladie d’Alzheimer, tout en prévenant leur formation.
Les Indiens protégés par le curcuma
En Inde, si le curcuma est très largement utilisé comme ingrédient gustatif, colorant et conservateur, le nombre de malades d’Alzheimer est aussi un des plus bas au monde. En croissance exponentielle, le pays le plus peuplé de la planète ( 1 080 264 388 d’habitants ! soit plus d’1/6e) est pourtant aujourd’hui ravagé parla concentration urbaine, la pollution et la malnutrition. Autant dire que rien dans les habitudes alimentaires ou culturelles locales ne saurait expliquer cette « exception indienne »… si ce n’est l’emploi massif du curcuma.
Alors que les scientifiques cherchent à élaborer depuis des années un vaccin ou un médicament susceptible d’inhiber voire de prévenir la formation de ces plaques, la découverte suscite l’enthousiasme des chercheurs. «Le curcuma est plus efficace que tous les traitements jamais testés, affirme le neurologue américain Gregory Cole, l’un des auteurs de l’étude. Il pourrait être employé à la fois en prévention et en traitement de la maladie. ».
Il semblerait que la curcumine, principe actif du curcuma, ait la capacité de franchir la barrière hémato encéphalique. Ce qui expliquerait son action au niveau du système nerveux.
Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, la curcumine serait capable d’inhiber ou de ralentir le dépôt de plaques d’agrégats protéiques anormaux qui caractérise cette maladie tout en prévenant leur formation(1).
Ignoré des tradipraticiens
Initialement, c’est parce qu’ils étaient intrigués par la faible incidence de cancer du côlon dans les pays asiatiques que les chercheurs se sont penchés de plus près sur cette épice. Ils vont, depuis, de découverte en découverte. Traditionnellement utilisé contre certains troubles inflammatoires et intestinaux, le curcuma n’a pourtant jamais été considéré comme un remède digne d’un réel intérêt en Asie. Que ce soit en Inde, en Chine ou à la Réunion. La pharmacopée l’avait cantonné au traitement des petits bobos (mal de dent, toux, irritations cutanées, mauvaise digestion…).
Or, si son efficacité dans le traitement de la digestion difficile est aujourd’hui reconnue par l’OMS, c’est la moindre de ses vertus thérapeutiques. Les chercheurs ont isolé dans le rhizome « des curcuminoïdes », présentant de puissantes propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires. Ils ont découvert que la curcumine inhibe notamment la production de cytokines, les molécules qui déclenchent les processus inflammatoires au niveau cellulaire. Cette capacité confère indirectement à l’épice une activité anti-inflammatoire et anticancéreuse.
Une action anti inflammatoire
Si l’inflammation est la base sur laquelle apparaissent nombre de maladies, alors on devrait donner un prix d’excellence au curcuma pour ses propriétés anti inflammatoires et ses capacités à lutter contre un grand nombre d’entre elles.
Particulièrement, dans la sphère articulaire et osseuse deux essais ont comparé l’effet de 1 200 mg de curcumine à celui de la phénylbutazone, un puissant médicament anti-inflammatoire. La curcumine s’est révélée aussi efficace que le médicament auprès de patients souffrant d’arthrite rhumatoïde et d’oedème postopératoire.
Du curcuma pour soulager les douleurs de l’arthrose.
Les suppléments de curcuma permettraient également de réduire les symptômes des personnes qui souffrent de ces douleurs.
Une étude réalisée à l’université du Piémont oriental**, en Italie sur 100 personnes souffrant d'arthrose, a mis en évidence les bienfaits du curcuma contre les douleurs de l’arthrose.
Cette étude à duré 8 mois, les participants divisés en deux groupes ont pris soit un traitement classique composé d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), et le même traitement associé à des suppléments de curcuma environ 200mg dans un groupe.
Les résultats montrent dans l’échelle d’évaluation de la douleur une nette amélioration pour le groupe prenant le supplément de curcuma par rapport au groupe prenant uniquement des AINS.
Intestins irritables : je me soigne au curcuma
Selon deux études menées sur 207 volontaires souffrant d’intestins irritables, en Grande Bretagne, deux mois de traitement à base d’extrait de curcuma ont permis de réduire de 25% les symptômes. Des résultats positifs ont aussi été obtenus dans la dyspepsie, et toutes les lourdeurs digestives.
Une action anticancéreuse
Une chose est certaine : l’incidence du cancer du côlon est moins élevée dans les pays asiatiques consommateurs de curcuma. Une particularité qui a suscité des dizaines d’essais cliniques, lesquels ont tous conclu à la réalité de l’action anticancéreuse de l’épice, sans réussir pour autant à en identifier précisément le mécanisme. Une équipe de l’université du Texas, qui a étudié les effets du curcuma sur le cancer de la peau, a peut-être élucidé le mystère selon elle, le curcuma possède la double faculté d’inhiber la croissance et de précipiter la mort des cellules cancéreuses.
Ne pas confondre Curcuma et curcumine
Le curcuma : c’est l’épice classique contenant 2 à 3 % de curcumine. Le curcuma épice est très peu assimilé au niveau intestinal.
Pour arriver à des dosages efficaces, qui dépassent de beaucoup ceux que peut fournir une consommation alimentaire de curcuma, on a généralement recours à des extraits normalisés.
La Curcumine est le principe actif apportant les bénéfices santé, on la trouve souvent concentrée à 95%. Si non il faudrait 10 grammes par jour de l’épice pour un même résultat, dose difficilement supportable pour un estomac occidental. Préférez toujours la Curcumine extraite par eau et alcool pour éviter tous résidus de polluants éventuels.
Curcumine et poivre noir gagnant/gagnant
Dans la cuisine traditionnelle Indienne, on ajoute couramment du poivre au curry (mélange d’épices et curcuma). Cette tradition n’est pas sans fondement scientifique : en effet la pipérine pure (qui ne pique pas) contenue dans le poivre à raison de 0,2 mg par kg de poids noir augmente l’absorption du curcuma de 2000% ! Et d’autant ses bienfaits. D’autre part, la prise de curcuma doit se faire au cours du repas, car en se mélangeant aux graisses alimentaires le curcuma est mieux absorbé. Certains laboratoires ajoutent un peu de Bromélaïne extraite de la tige d’ananas ce qui est un plus pour la biodisponibilité.
Comment choisir ?
SI vous choisissez le curcuma veillez à ce que chaque gélule contienne au moins 200 mg de curcuminoïdes et de 5 mg d’extrait de poivre noir.
En général la formule liquide est plus concentrée. Un bouchon-dose par jour correspond à 910 mg de curcuma par jour.
Il existe enfin du curcuma liposomé réputé plus disponible (et aussi plus cher). On l'utlisera en traitement d'attaque.
Dans le cas de prise d’anticoagulants, ne pas dépasser 400 mg de curcumine (2 gélules) tous les deux jours.
*Centre de recherche sur la maladie d’Alzheimer de l’université de Californie Los Angeles (UCLA) et au Veterans Administration Medical Center.
** G. Belcaro; M.R. Cesarone; M. Dugall; L. Pellegrini; A. Ledda; M.G. Grossi; S. Togni; G. Appendino; Efficacy and Safety of Meriva, a Curcumin-phosphatidylcholine Complex, during Extended Administration in Osteoarthritis Patients. Alternative Medicine Review, volume 15, Number 4, Pages 337-344.
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